La route qui ne finit jamais

Texte de Dominic Boudreau

Nous marchions depuis des heures dans des paysages époustouflants, mais la destination ne semblait pas se rapprocher et nos pieds nous le criaient. Départ tardif, arrivée incertaine! Ne dit-on pas que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt? Quoi qu’il en soit, après pratiquement dix heures de marche, nous arrivâmes…

Arrivons-nous un jour quelque part? Il y a certes bien des étapes, mais s’il y a quelque chose que j’ai appris de Louis-Félix, c’est bien que la vie est toujours en mouvement, qu’elle ne s’arrête jamais! Autant d’arrivées que de nouveaux départs. Trivial, direz-vous sans doute; c’est alors précisément s’enfermer dans l’opposé de la vie! Tirer des conclusions définitives, c’est en quelque sorte mourir un peu. Louis-Félix a cette ouverture d’esprit qui le garde bien vivant!

Nous arrivâmes donc dans cet état que la nature et l’exténuation peuvent offrir. Loin de la ville et de sa frénésie, du quotidien et de ses tracas, le sentier devient un pèlerinage. Une reconnexion avec Soi, avec l’Autre. Les discussions avec Louis-Félix ont souvent ce caractère. Elles laissent toute la place à la relation qui devient une troisième entité ayant sa vie propre, alimentée par bien d’autres choses que ce qui peut être mis en mots. Les premières lignes du Dao de jing sont éloquentes à ce sujet : « Le dao qui peut être nommé n’est pas le dao véritable. » Les mots deviennent ainsi les matériaux d’une architecture qui les dépasse…

Étonnamment, chaque rencontre avec Louis-Félix amène plus loin. Il a le don de voir selon des angles inattendus, de faire réfléchir à des aspects insoupçonnés. Sa grande culture et sa perspicacité nous tirent vers le haut, ou pour prendre une image plus holistique, hors de nous-mêmes! À son contact, les possibles se multiplient, les voies se clarifient, la marche devient course!

Après une bonne douche et un souper copieux, le voile de nylon nous séparant de la nuit fraîche est rassurant : Home sweet home! Le sentiment d’accomplissement d’avoir gravi un autre sommet nous accompagnera tout au long du « retour ». Retour vers le futur il va sans dire. Retour vers soi la plupart du temps. « Refaites votre choix », enseignait Énée, l’héroïne des Cantos d’Hypérion de Dan Simmons.

À la manière d’un Magister Ludi, Louis-Félix joue avec les grandes idées, il sait les faire voyager, atteindre des sommets, et les mettre en relations. C’est un entremetteur d’idées. Et il chérit leurs porteurs. Ça fait partie de sa sagesse et de sa générosité. Je suis reconnaissant de la route que nous avons parcourue ensemble, et j’espère que cette route continuera encore longtemps!

Je t’aime profondément Louis-Félix!

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