Nous, c’est tout.

Texte de Lyndsay Daudier

Sur les photos, c’est nous, Haïti, pas de mauve, de jaune ou de pois… même pas de couleur. Tout de blanc, l’esprit léger, à notre image : transparents « What you see, it’s what you get »

Louis-Félix Binette : Être qui semble toujours avoir mené une existence parallèle à la mienne. Parcours atypique, quelques années aux Nations Unies (je bossais au sein de l’UNESCO), au gouvernement (je suis aussi passée par là) et finalement l’innovation. Ayant 15 743 idées à la minute, possédant un grand cœur, étant très présent pour ses proches, synonyme de « boule d’énergie »… Doté d’une vieille âme et à la fois du beau côté émerveillement d’enfant.

Ton nom ne m’était pas inconnu depuis plusieurs années. Nous nous sommes souvent croisés sans même se parler.

Capture d_écran 2017-09-25 à 17.41.33Février 2015, Hôtel de ville de Montréal, événement « je vois » devient « je fais »

Une seule fois nous nous sommes vraiment parlés avant notre épopée. C’était pendant une entrevue, le lendemain du départ prématuré d’un ami qui t’était cher. Je ne te connaissais pas, mais je voyais que tu n’étais pas là, je pouvais sentir que cette journée-là, tu n’allais pas. Ta rigueur fait que tu es bien venu au rendez-vous malgré tout, ta sensibilité fait que tu n’étais pas connecté, tu étais plutôt dans tes pensées. Les mois se sont écoulés et autour de je fais mtl nous nous sommes retrouvés. Nous nous croisions à l’époque un peu plus fréquemment, mais jamais assez longtemps pour vraiment échanger. Pourquoi on n’irait pas prendre un café pour vraiment jaser? Lors de ce café qui devait durer 30 minutes et auquel nous sommes restés près de 2h30, une des premières choses que tu m’as révélées de toi était cette phrase-là : « quand j’étais petit, je ne pensais jamais me rendre à 40 ans ». Pour toi donc, c’était un tournant : tu t’es donné à fond dans le boulot pendant plusieurs années, tu as fait des excès, tu t’es « pitché » de tous les bords et de tous les côtés et finalement tu as procédé aux funérailles de f.&co en novembre dernier… Now what will be next? Nous avons parlé de nos façons de voir la vie, nos intérêts, l’importance de s’entourer de gens vrais, et plusieurs autres sujets… Tout ça était très passionnant, mais il fallait continuer notre journée. Nous nous sommes quittés sur tes paroles : « Lyndsay, on va se revoir, j’ai besoin de toi… » À ce moment, nous ne savions juste pas comment…

Puis il y a eu ces échanges quotidiens pendant ma longue pneumonie. Tu as été attentionné, sensible, tu m’as changé les idées, tu m’as fait rire, tu m’as parlé de ce que tu voulais pour ton avenir et ça correspondait tout à fait avec ce que j’envisageais, avec mes désirs. De plus en plus, nous voyions combien nous étions sur le même chemin, nous avancions dans la même direction.

Capture d_écran 2017-09-25 à 15.07.51Maintenant la route, c’est à deux que nous la pavons, en raquettes, en basquettes ou à talons

Nous avons commencé à nous côtoyer plus régulièrement, souvent tu portais ta couleur préférée le mauve. Moi, j’étais tout le temps en jaune. Ça ne s’invente pas, même là-dessus, il y avait complémentarité.

Tu m’as rapidement demandé « Pourquoi, toi, là, dans ma vie maintenant? ». La réponse est toute simple: « parce que ». Toutes ces années passées à nous construire, nous ne savions pas qu’elles nous préparaient à nous accueillir.

Quelques mois plus tard, tu es retombé sur cette facture du Café Parvis. Ce bout de papier témoignant de comme tu le dis : « le 7,20 $ le mieux investit d’une vie ».

Puis il y a eu le printemps, une saison chargée, où le soleil voulait se pointer, mais tu avais du mal à le voir à travers avec tout ce vent. Un mélange de bourrasque et de bouffée d’être frais : à un extrême la mort de ton père, à l’autre le don de toi pour la culture avec tes performances théâtrales. Tu as su naviguer à travers les eaux tumultueuses et malgré tout ce que tu avais à affronter, tu as continué à livrer jusqu’à ce que nous partions en Haïti « déploguer ». Tu en es revenu totalement « réénergisé ».

Tu m’as aussi souvent répété que tu souhaitais maintenant prendre le temps de prendre le temps, mais tu sais, même ce temps-là, il faut se le créer. Pour ton 40e, je te souhaite de réussir à ralentir, tout en continuant d’agir. Il n’y a rien de mieux qu’un corps reposé et un cerveau aéré pour permettre de rêver et de créer. Et tes idées, elles servent à plus d’un dans la société.

Rares sont les personnes qui tout comme moi, naturellement lâchent leur fou, sont elles-mêmes tout le temps, n’ont pas d’agenda caché, rassemblent le monde pour en faire une meilleure place pour tou.te.s. Tu incarnes tout cela.

Tu es un être authentique, brillant, comique, réfléchi, curieux, vif, épicurien, joyeux. Tu me décris comme étant une meilleure version de toi, je te renvoie la pareille. Tu me fais grandir, tu m’apprends beaucoup, tu m’introduis à des nouvelles sphères, tu bouscules mon univers.

J’aime qu’à travers nos concepts inventés, ou qu’à la course entre deux activités, nous arrivons à juste nous promener et que les deux, sans se parler, nous pouvons en même temps s’arrêter devant un écureuil bien enveloppé et que nous commentions non seulement son obésité, mais que la discussion aille sur les répercussions de nos actions sur l’environnement. Ou encore, que nous soyons en pâmoison devant la couleur lime des feuilles qui sont en train de se déployer. Aussi, que même quand nous ne sommes pas à côté, nous ne voulons pas que l’autre manque ce que l’un voit et que nous nous envoyons des photos des soleils levant ou couchant tellement que ce qui se présente devant nous est si beau.

Tu n’es pas parfait, mais tu sais, tu es toi : même tes impatiences quand tu es à bout sont souvent à la fois des questionnements. Tu es parfaitement ma personne. ou-waaa-ou.

J’ai cette chance inouïe que tu fasses partie tous les jours de ma vie. J’ai toujours hâte de retrouver ton toi, tes pensées ou tes bras. Ici et ailleurs, nous avons déjà partagé des moments forts, des temps de calme et de silence, et des projets, combien de projets sont en train de cogités, toujours en recherchant comment mieux collaborer. Des discussions qui ont eu lieu à Montréal, à Lyon, à Paris, en campagne, à NY, à tellement plusieurs lieux et villes en Haïti. C’est fou tout ce qu’ensemble nous pouvons bâtir, très hâte de voir ce que nous réservent les années à venir.

Tu es dans cette renaissance qui avec ton être prend tout son sens.

Je savais que mon pareil existait… La personne qui comprendrait ma curiosité, mes implications, que j’adore faire le party, ma nécessité de me surpasser, mon besoin de toujours donner pour le mieux-être des communautés… Louis-Félix, toi aussi tu possèdes tous ces atouts-là…  Tu aimes bien répéter ton « I’ve found my match » crois-moi, j’ai aussi trouvé le mien. 💜💛

Aujourd’hui, par toutes sortes de manifestations, nous le savons: nous nous connaissons depuis toujours. Il est aussi fascinant de voir et vivre cette simplicité ou d’observer à quel point les connexions se font aisément avec tout notre beau monde autour. Et quelle qualité nous avons de savoir si bien nous entourer.

Tu es mon poulpe, mon pouls, mon mérion superbe, mon verbe. De ma tête, de mon cœur, de mon âme, de mon corps et plus encore, je t’aime de plus en plus chaque jour Amour.

Joyeux 40e anniversaire à celui que m’avait réservé ma destinée

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