l’amour au temps du corona

Le présent

Qui aurait pu prédire que les premiers mois de notre vie avec notre engeance toute neuve prendraient une telle tournure? Si l’on fait abstraction des chamboulements qui secouent la planète — ce que baby fait à merveille, soit dit en passant! — les instructions de confinement nous forcent à nous retrouver à trois, présent.e.s les un.e.s pour les autres. À l’écoute. Les yeux dans les yeux. Chanter, danser, rire. Se dire « je t’aime ».

Elle comprit soudain, débordante de joie, que l’on aime ses enfants non parce qu’ils sont des enfants mais parce qu’en les élevant on devient leur ami.

Le premier printemps de notre ti-nous, c’est aussi notre premier printemps dans notre nid à Prévost. Avec ses couchers de soleil qui s’étirent de plus en plus tard, son vent tiède qui balaie le lac et sa faune toute excitée de renouer avec la vie. XX/XY grandit, dans tout ça, et nous rappelle que la vraie vie est de ce côté-ci de nos écrans, nonobstant le télétravail, les fils infinis de nouvelles et les risques de contagion. Ici, maintenant.

Les plans changent

Ce recentrage sur le présent oblige de reconsidérer un avenir proche qui n’a plus la même gueule qu’avant. Nous avions prévu terminer ensemble notre congé parental avec un périple à trois. Une aventure de neuf semaines… en Italie! Les billets sont achetés — même « Bébé Binette » a le sien, mais il n’est pas certain que l’avion décolle comme prévu — et encore plus envisageable que ce soit « avec pas d’nous » à bord.

Ce voyage, c’était aussi voire surtout le voyage de nos noces alfabralda. Sauf que…

Le problème du mariage c’est qu’il meurt toutes les nuits après l’amour et qu’il faut le reconstruire tous les matins avant le petit-déjeuner.

Nous poursuivons toujours nos préparatifs pour une cérémonie de mariage le 11 juillet prochain. Mais il est malheureusement trop probable que la situation nous force à prononcer nos vœux à huis clos, en présence des seules personnes essentielles (célébrants et témoins). Il se pourrait bien, si la crise s’étire trop longtemps, que les cloches de l’église Saint-Eustache ne sonnent pas pour nous comme prévu… Mais que seraient nos noces si nous ne pouvions les célébrer avec toutes celles et tous ceux sans qui nous se serions pas qui nous sommes?

Car ils avaient vécu ensemble assez de temps pour comprendre que l’amour est l’amour, en tout temps et en tout lieu, et qu’il est d’autant plus intense qu’il s’approche de la mort.

Voici, justement, où nous en sommes. Nous avons choisi de maintenir la date du 11 juillet comme moment officiel de notre union. Mais la célébration de notre mariage, devant et avec celles et ceux que nous aimons et qui nous le rendent bien — nous ne saurions l’imaginer autrement qu’en leur compagnie! —, n’aura lieu qu’au moment où nous pourrons le faire en toute sécurité pour tout le monde. Une cérémonie de mariage en 2020 et un gros party de mariage en juillet 2021, è possibile?

Revenir à l’essentiel

Alors voilà. En quelques semaines, la « couronne sans tête » s’est invitée, sans intention particulière, dans notre quotidien. Elle a fait tabula rasa d’un calendrier que nous nous targuions d’avoir rempli, prévu, planifié jusqu’au moindre détail. C’est en quelque sorte cette manie de tout contrôler qu’elle est venue remettre en question.

Dans le malheur, l’amour devient plus grand et plus noble.

Alors que nous sommes tou.te.s engagé.e.s et solidaires pour ralentir la progression de ce satané virus, alors qu’arriveront nécessairement des nouvelles peu réjouissantes à propos de parents ou d’ami.e.s pas si lointains qui auront contracté sa maladie (ça va bien aller 🌈), alors que nous continuerons de tout mettre en œuvre pour assurer notre propre sécurité et celle de nos concitoyen.ne.s, recevons quand même avec humilité cette invitation à nous retrouver face à nous-mêmes, à ré-apprivoiser le silence, la solitude et la contemplation, à reconsidérer, dans l’absence de leur manifestation au quotidien, la valeur de tous ces moments que nous avons partagés sans pleinement les apprécier. Et tentons d’en retrouver au plus profond de nous le goût. Nourrissons notre appétit de connexion vraie, afin que nous en savourions chaque seconde, la prochaine fois que nos bras s’entrelaceront, que nos regards se croiseront et que nos rires éclateront en chœur.

C’étaient des méditations sur la vie, l’amour, la vieillesse, la mort : des idées qui avaient souvent voleté comme des oiseaux nocturnes au-dessus de sa tête, mais qui s’éparpillaient en un sillage de plumes dès qu’elle tentait de les saisir.

Rose Lyndsay, Louis-Félix et la chair de leur chair ont très hâte de vous revoir, d’entendre votre voix, de partager un verre, une bouchée. Prenez soin de vous, respectez les consignes… et donnez-nous de vos nouvelles de temps en temps!

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Toutes les citations: L’amour au temps du choléra, Gabriel García Márquez

4 réflexions sur “l’amour au temps du corona

  1. Je suis sûre que ça bien aller et fêterons tous ensemble votre union dans un avenir rapproché et merci pour ce beau message!

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  2. Je vous remercie de partaher ce beau moment. Je vous dis(chanson de Damien Robitaille):
    J’ai plein d’amour à donner….xx Joane la dernière des  »J ».

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